Plan de gestion pour la sauvegarde des populations de moules perlières et des mulettes épaisses

 

Introduction

Autrefois très répandue dans nos cours d’eau ardennais, la moule perlière (Margaritifera margaritifera) est devenue l’une des espèces les plus rares et les plus menacées en Belgique. Partout en Europe, on assiste à une réduction dramatique des effectifs, plus de 90% des populations ont disparu au cours du 20ème siècle ! Aujourd’hui, on estime à un millier d’individus vivants, les effectifs encore en place en Région wallonne.

En ce qui concerne la mulette épaisse (Unio crassus), on peut la trouver essentiellement dans les rivières de Haute et Moyenne Belgique. Ses populations ont assez nettement régressé depuis le début du siècle puisqu’à partir de 1950, on ne la trouve pratiquement plus qu’au sud du sillon Sambre-et-Meuse.

Il est donc urgent de mettre d’importants moyens en œuvre pour assurer le maintien et le redéploiement des populations de ces deux espèces.

Ce plan de gestion visera donc à définir les actions à mettre en œuvre afin d’assurer le maintien et, à terme, le redéploiement de nos populations de moules.

Espèce parapluie, ces deux espèces de moules ont des exigences écologiques très importantes. Les mesures qui seront prises seront également favorables à d’autres espèces de la Directive Habitat (annexe II) et de la Directive Oiseaux (annexe I). Il s’agit en particulier de la loutre (Lutra lutra), de la lamproie de planer (Lamptera planeri), du chabot (Cottus gobio), du martin pêcheur (Alcedo atthis), de la cigogne noire (Ciconia nigra), de la pie grièche écorcheur (Lanius collurio) mais aussi du cingle plongeur (Cinclus cinclus).

Après avoir localisé les sites concernés, les exigences écologiques, les menaces qui pèsent sur ces espèces sont décrites. Il s’en suit une présentation des objectifs de gestion généraux qui en découlent.

Commence ensuite le plan de gestion proprement dit qui s’articulera autour de 3 types d’actions.

Les actions (présentation synthètique)

Les actions à mettre en œuvre sont réparties en trois types en fonction de leur ordre de priorité.

ACTION A : La qualité de l’eau est un facteur primordial pour les populations de moules perlières, c’est pourquoi il est essentiel d’épurer les eaux usées domestiques des agglomérations présentes sur nos sites. L’action A reprend la liste des agglomérations qu’il faut épurer avec trois degrés de priorité, fonction de la proximité des populations de moules.

ACTION B : Maintenir des habitats de qualité en bordure de cours d’eau est également une condition nécessaire pour assurer le maintien des populations. La proximité de ces habitats par rapport au cours d’eau rend leur gestion particulièrement sensible puisqu’ils ont un impact direct sur la qualité du cours d’eau (apport en azote, retenue des sédiments fins, présence d’ombre,…). La gestion de ces habitats permettra aussi de sauvegarder les habitats et espèces remarquables, en particulier ceux et celles d’intérêt communautaire.

L’action B propose, dans un premiers temps, en fonction des différents types d’habitats qui ont été cartographiés sur une bande de 50m et part et d’autre du cours d’eau et de la cartographie des points noirs (non présenté dans ce rapport), les mesures de gestion qu’il faut mettre en œuvre. En fonction des résultats de la cartographie des populations de moules, des degrés de priorités dans les actions à mener sont accordés.

Dans un second temps, les modalités de gestion des différents types d’habitats, adaptés aux exigences de la moule perlière, sont présentés dans un tableau de synthèse.

ACTION C : La qualité d’un cours d’eau est également influencée par l’ensemble de ses affluents et de ses habitats présents sur le bassin versant. Dans un troisième temps les mesures de gestion devront s’étendre à l’ensemble du bassin versant en privilégiant les zones en bordure et en amont des populations de moules. Pour ce faire, les bassins concernés sont découpés en bassins élémentaires auxquels trois degrés de sensibilité ont été attribués. La découpe se fera également en fonction des masses d’eau définie par la Directive Cadre sur l’eau.

 



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