Cycle de vie

Le cycle de vie des moules perlières est assez complexe. Il comporte quatre stades de développement : les glochidies et les stades parasitaire, juvénile et adulte (Young et Willams, 1984; Bauer, 1987a; pour revue Wächtler, 1986; Harsanyi, 1995; Koch, 1935).

Les sexes sont séparés. Pendant la période de reproduction (juillet-août), les mâles libèrent des spermatozoïdes dans l'eau. Au gré des mouvements d’eau provoqués par l’activité respiratoire des femelles, ils arrivent au contact des branchies de ces dernières et y fécondent les œufs présents. Après quatre semaines, les œufs fécondés se développent en une larve appelée glochidie. Les glochidies sont constituées de deux petites valves triangulaires et mesurent de 0.04 à 0.07 mm. Fin septembre, toutes les moules femelles libèrent en même temps leurs larves (en moyenne 3.106 glochidies/femelle/an). La majorité d’entre elles meurent : seules quelques-unes vont pouvoir s'accrocher aux branchies d'une truite fario (Salmo trutta), l'unique poisson-hôte. La glochidie s'y enkyste (stade parasite) pour effectuer la métamorphose complète indispensable à la suite de son développement. Autrefois, le saumon des fontaines (Salmo salar) pouvait également remplir ce rôle...

Au printemps, le kyste libère un petit bivalve identique aux adultes (stade juvénile). Tombé sur le substrat, il s'y enfonce entre 5 et 50 cm de profondeur et y continue sa croissance jusqu'à l'âge adulte. Les moules sont sexuellement matures à l'âge de 12-20 ans et peuvent vivre, croître et se reproduire jusqu'à 100 ans, voire plus.

Sur des millions d'œufs produits par une moule, un seul bivalve atteindra l'âge adulte et se reproduira.

Lorsque la densité de population est réduite, les individus femelles peuvent devenir hermaphrodites. L'autofécondation est alors le mode de reproduction le plus courant (Bauer, 1987a).

Les moules perlières ont des moyens limités de migration, mais restent plus ou moins au même endroit pour autant que les conditions y soient favorables. Ce sont en fait les déplacements des poissons porteurs de glochidies (la truite fario) qui assurent la dispersion des moules et les échanges de gènes entre les populations.

Source : S. Kinet & R. Libois 1999

 

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